Par Kris Lovejoy
La confiance zéro est l'une des expressions les moins comprises, mais les plus à la mode dans le domaine de la cybersécurité. En regardant ces dernières années, on peut facilement comprendre pourquoi. Aujourd'hui, la confiance se fait rare. Compte tenu de l'augmentation exponentielle des attaques de rançongiciels et de cryptominage pirate, ainsi que des tensions géopolitiques croissantes, nous vivons une période délicate, en particulier lorsqu'il s'agit de gérer une entreprise. Il n'est donc pas surprenant que le concept de « confiance zéro » et ses implications présumées s'adressent à un large éventail d'entreprises.
L'ironie de la chose, c'est que pour mettre en place un cadre de confiance zéro, il faut disposer d'un référentiel d'identités, de biens, d'applications et de réseaux hautement validés sur lesquels on peut compter.
Alors, que signifie exactement la confiance zéro?
Si les thèmes des conversations sur la cybersécurité ont changé - de l'explosion de la répartition du personnel en période de pandémie à l'évolution vers des infrastructures infonuagiques hybrides - il n'en va pas de même pour le terme « confiance zéro ». Formulé pour la première fois en 1994, ce concept a ensuite été développé par John Kindervag, ex-analyste chez Forrester, pour devenir une philosophie holistique de la sécurité. Ce terme a déjà fait le tour du secteur sous la forme de politiques de « refus par défaut » ou de « ne jamais faire confiance, toujours vérifier ».
En termes simples, la confiance zéro est une stratégie de sécurité. Plus généralement, il s'agit d'un état d'esprit en matière de sécurité à l'échelle de l'entreprise, qui considère tous les points terminaux et tous les comptes comme non fiables. Alors que d'autres systèmes de sécurité - tels que la philosophie de périmètre autrefois privilégiée - peuvent n'exiger qu'une authentification à deux facteurs ou par localisation, avec la confiance zéro, les utilisateurs et les applications n'ont accès qu'au moment et à l'endroit où ils en ont besoin.
En refusant l'accès par défaut, une approche de confiance zéro impose un système dynamique et continu de vérification des utilisateurs et de leurs appareils. Dans le contexte actuel, où les atteintes à la protection des données ne sont plus une question de « si » mais de « quand », la confiance zéro permet aux entreprises de mieux protéger les données et de minimiser l'impact potentiel d'une attaque, tout en facilitant une réponse plus localisée et plus rapide.